GLENMOR, un enfant de Maël-Carhaix
Glenmor figure parmi les personnages célèbres qui restent attachés à Maël-Carhaix.
En effet, Emile Le Scanff est né le 25 juin 1931 au village du Bouillen à Maël-Carhaix dans une famille de petits paysans comme il y en avait beaucoup à l’époque.
Milig, comme on l’appelait, a également vécu à Saint Quiguénec puis à Kerbourou d’où il se rend l’école de La Trinité au bourg jusqu’à l’âge de 10 ans.
En 1941, il poursuit sa scolarité au Petit Séminaire de Quintin où, brillant élève, il étudie le latin et la théologie et obtient son 2è baccalauréat à 17 ans.
Un peu plus tard, il s’installe chez les pères blancs à Rennes qui lui permettent de s’enquérir d’une licence de philosophie à l’université.
Ayant atteint l’âge de « raison », il se rend compte qu’il n’a pas la vocation religieuse, devient anti-clérical et entre dans une période de vagabondage qui va durer 2 ans et l’entraîner dans les pays voisins comme l’Italie, la Grèce, la Turquie, la Yougoslavie et la Russie.
De retour à Paris, il exerce divers petits boulots parmi lesquels des travaux dans des entreprises du bâtiment.
Un pépin de santé vient interrompre cette vie ; il est atteint de tuberculose dont il se fera soigner dans les hôpitaux parisiens avant d’entrer dans un sanatorium dans les Alpes.
A son retour, il se plonge dans l’écriture de poèmes et de textes de chansons qui lui permettent de chanter dans différents bistrots et de donner son premier récital en 1959.
Il sera suivi par d’autres qui seront écoutés par un public restreint mais tout acquis à sa cause et composé en partie par ses amis du Centre-Bretagne vivant dans le quartier Montparnasse à Paris.
Dès lors, sa carrière de barde breton engagé devient entièrement vouée à la défense de son pays : la Bretagne.
Il abandonne son patronyme pour choisir un nom de scène qui ne le quittera plus, Glenmor, dont la signification Glen (terre) et Mor (mer) représente tout à fait l’image, symbole de la Bretagne.
Il se rend en Belgique dans les années 60, se lie d’amitié avec Jacques Brel et rencontre sa future épouse Katell.
Son premier grand concert public se tient à la mutualité à Paris en 1965. Son premier disque sortira dans la foulée et sera suivi de bien d’autres dans lesquels il clamera sa fierté d’être breton.
Au cours de son périple parisien, il se liera d’amitié avec des artistes au caractère bien trempé comme lui : Georges Brassens et Léo Ferré.
Il reprendra, dans ses thèmes, certains sujets d’actualité de l’époque comme en 1967 « Ils se meurent nos oiseaux » pour protester contre la marée noire du Torrey Canyon, le pétrolier qui s’est échoué sur la côte nord de la Bretagne.
En 1972, il apportera son soutien aux grévistes du « Joint Français » à Saint Brieuc en faveur desquels il tient des concerts dont le produit des entrées leur sera reversé.
Revenu en Bretagne, du côté de Glomel puis de Mellionnec, il poursuit sa carrière de barde à la voix grave et envoûtante en écrivant et en interprétant de très nombreux textes et chansons à la gloire du nationalisme et de la culture bretonne.
En 1990, il effectue ses adieux à la scène, à Carhaix, lors de la fête internationale de la langue bretonne.
En 1990, il effectue ses adieux à la scène, à Carhaix, lors de la fête internationale de la langue bretonne.
Touché par la maladie, les dernières années de sa vie seront entièrement consacrées à l’écriture de divers ouvrages dont la sanguine, les derniers feux de la vallée ou la férule.
Glenmor s’est éteint à Quimperlé le 18 juin 1996.
Son corps est revenu à Maël-Carhaix, la terre qui l’a vu naître.
Il a été conduit à sa dernière demeure, dans le cimetière communal, au milieu de genêts fleuris, accompagné de plusieurs milliers de personnes qui étaient venus lui rendre un dernier hommage.
Il a été conduit à sa dernière demeure, dans le cimetière communal, au milieu de genêts fleuris, accompagné de plusieurs milliers de personnes qui étaient venus lui rendre un dernier hommage.
Sur sa tombe, on peut lire l’un de ses alexandrins qui indique, qu’après un si long voyage, il vient de retrouver la terre qu’il a tant aimée :
Et voici bien ma terre, la vallée de mes amours.
Et voici bien ma terre, la vallée de mes amours.